Le problème le plus grave qui se pose aux pays capitalistes est le chômage. En France, il touche 11% de la population active, soit environ 3 millions de personnes! Les catégories les plus menacées sont les jeunes sans formation, les femmes, les travailleurs âgés et les étrangers. Le chômage a des conséquences catastrophiques pour tout le monde: les jeunes acceptent souvent des "petits boulots" temporaires, ils prolongent leur études autant que possible, et un grand nombre d’entre eux sont victimes de la drogue et de la délinquance. Les travailleurs plus âgés sont souvent les premiers licenciés lorsque les industries ferment par manque de travail, et ils ont beaucoup de peine à trouver un autre emploi. Avec le chômage vient l’exclusion: quand on n’a pas de travail, on n’a pas d’argent, et on est ainsi isolé de la vie sociale normale. Les chômeurs sont souvent condamnés à mendier dans les rues ou dans le métro, et même si l’Etat les aide un peu, cet argent est insuffisant pour vivre dans des conditions décentes. Enfin, même pour les gens qui ont un emploi, le chômage leur fait si peur qu’ils n’osent plus se plaindre et acceptent des conditions de travail plus dures par crainte de perdre leur emploi. Les syndicats, qui défendent les intérêts des travailleurs depuis plus d’un siècle, sont devenus plus faibles: plus il y a de chômeurs, moins il y a de gens syndiqués. Parmi les solutions pour lutter contre le chômage, on propose de travailler moins: c’est le "partage du travail", avec le développement du travail à temps partiel. D’autres propositions: faire payer moins de taxes aux employeurs, favoriser l’emploi des jeunes, ameliorer la formation. Tout comme le monde du travail, la structure de la famille française a changé: l’autorité du père a diminué, et il y a même beaucoup de femmes qui élèvent seules leurs enfants. Les familles sont plus petites, et on a moins d’enfants qu’avant. Ce n’est plus un scandale de divorcer ou de vivre ensemble sans être mariés: pour beaucoup de jeunes, la "cohabitation" est même devenue une étape normale avant le mariage. Même l’homosexualité est mieux acceptée que par le passé. C’est dire que les mentalités des Françaises et des Français changent elles aussi. Sur les plages, les femmes bronzent en "monokini". La télévision et la publicité montrent des corps nus et on parle plus facilement du sexe. Mais l’apparition du SIDA a compliqué les choses: après une période de libération sexuelle (années 1960-1970), la diffusion rapide de cette maladie mortelle a changé le comportement amoureux des Français. On change moins souvent de partenaire, on prend beaucoup de précautions (préservatifs), on dépense beaucoup d’argent pour la recherche scientifique. L’évolution des mentalités s’accompagne aussi de quelques tendances négatives: on a moins de respect pour les personnes âgées et pour les femmes, les rapports entre les gens sont plus violents, on se méfie plus de la politique. Les grandes institutions (l’Eglise, l’Armée, l’Ecole, l’Etat) sont fortement critiquées et perdent de l’influence au profit des associations, de la Justice et des media (télévision, radio, journaux). En France, comme au Japon, les gens sont bombardés par les informations et les images. La télévision en particulier joue un rôle de plus en plus important dans la vie sociale et dans l’évolution des mentalités. C’est la "télé" qui lance les nouvelles modes et les nouvelles idées. Si on veut être connu, il faut passer à la "télé". Même la politique et les élections sont fortement influencées par la télévision et par les sondages d’opinion. Quant à la religion, si 80% des Français se déclarent catholiques, 10% seulement vont à l’église régulièrement. L’Islam est devenu la deuxième religion de France, en raison de la présence d’une importante population musulmane originaire d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc). L’immigration est, en effet, un autre grand problème pour la France: on compte près de 4 millions d’immigrés, soit 7% de la population totale, concentrés dans les grandes villes et leurs banlieues. L’intégration de ces immigres dans la société française, en raison de leurs cultures si différentes, représente un grand défi pour l’avenir. Beaucoup de Français supportent mal cette présence étrangère et réagissent par des attitudes racistes. La situation est surtout difficile dans les banlieues, où la concentration des Français plus défavorisés et des immigrés pose de graves problèmes de coexistence. Dans ces banlieues qui entourent les grandes villes françaises, les conditions de vie sont particulièrement difficiles: la drogue, la criminalité, la racisme, la violence, le chômage, tous ces problèmes prennent des proportions plus graves qu’ailleurs, et menacent de faire exploser la société française. Les jeunes "beurs", mal intégrés, se tournent vers la religion musulmane dans sa version fondamentaliste. Actuellement, le terrorisme intégriste (surtout d’origine algérienne) fait de nombreux morts, surtout à Paris. |