Né en 1694 et mort à plus de quatre-vingt ans,
Voltaire couvre tout le dix-huitième siècle. Enfant alors que La
Fontaine et Racine étaient encore de ce monde, il aurait pu rencontrer,
au soir de sa vie, le jeune Chateaubriand.
Voltaire a eu un champ d'action immense, au point
même de se voir reprocher, parfois, une certaine superficialité, tant
son æuvre est éparpillée: de la comédie à la tragédie, du dialogue au
pamphlet, du journalisme au conte philosophique, de l'ouvrage historique
au discours, Voltaire a pratiqué, en vers ou en prose, presque tous les
genres.
Il a aussi été un combattant infatigable, et son
écriture a toujours été au service de ses idées. Méprisé par les
monarchistes et les religieux, le philosophe de Ferney a conquis les
républicains, les anticléricaux et tous ceux se réclamant de la
tolérance et d'un certain humanisme.
Ce qui est paradoxal, deux siècles après sa mort,
c'est que l'on ait presque oublié ses tragédies, alors que Voltaire y
attachait une grande importance. Et, au contraire, nous étudions ses
contes, alors qu'il les considérait, lui, comme mineurs.
Voltaire incarne aujourd'hui le philosophe s'étant
opposé à l'intolérance, et ayant, avant beaucoup d'autres, défendu les
droits de l'homme et les grandes causes de l'humanité. |